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SOUTIEN DES SITES INDUSTRIELS PAR DES GROUPES FRANÇAIS

Jean-Louis Chauzy : “Il est temps d’inverser la tendance”

Interview publiée le 16/04/2020. Propos recueillis par Philippe HENRY Centre Presse Aveyron

Le président du Conseil Économique, Social et Environnemental Régional (CESER), appelle à un soutien des sites industriels par des groupes français.

Quels sont les défis auxquels sont confrontées les entreprises de la Mecanic Vallée, celles de la filière automobile, en Aveyron ?

J’ai au moins quatre raisons de m’inquiéter pour l’avenir de ces entreprises. Tout d’abord, le secteur de l’industrie automobile est confronté à un défi technologique immense et à la digitalisation et la formation de ses employés. Mais cette pandémie vient ajouter deux facteurs : un effondrement des ventes automobiles, et une baisse très marquée de la production. Les grands sites industriels du département sont riches d’une longue histoire : Sam à Viviez va fêter ses 47 ans d’existence, Bosch à Onet-le-Château s’apprête à célébrer son cinquantième anniversaire et le groupe Sogefi, qui a repris en 2001 Purflux à Marcillac s’est installé dans le paysage aveyronnais depuis des années. On veut miser sur le tourisme. Mais je rappelle qu’il ne s’agit que d’une activité saisonnière, avec des emplois bien souvent précaires qui ne compensent pas 1 300 CDI de l’usine Bosch, par exemple.

Vous appelez donc à une reprise en main des usines par des groupes français.

Ce sera fondamental pour l’avenir industriel de nos territoires. Je ne crois pas qu’il faille encore aller chercher des milliardaires chinois ou russes. Nous devons nous appuyer sur les constructeurs français. Ce sera un dès premier challenge pour la Sam.
Ensuite, Bosch est également confronté au défi de la diabolisation du diesel, alors que la dernière génération de diesel et plus propre que l’essence, mais également l’entreprise paye les tricheries de Volkswagen. Je pense que le groupe a raté le virage de la diversification avec l’aéronautique. Airbus connaît de grandes difficultés également : trois sites de production sont à l’arrêt, un aux États-Unis et deux en Allemagne. Cela fait plus de 20 ans qu’on démantèle le tissu industriel français, il est temps d’inverser la tendance.

Quel sera l’avenir de l’industrie aveyronnaise ?

Difficile de répondre, mais les “jours heureux”, comme on peut l’entendre dire, ce sera quand nous redonnerons aux Français un tissu industriel, c’est un challenge pour l’Aveyron.
Avec le CESER et la Région Occitanie, nous allons plancher sur la réindustrialisation de la région.

 

 

 

Publié le 17 avril 2020